CHRONIQUE – L’avocat Régis de Castelnau publie une charge fouillée et fondée contre la politisation de la justice et sa prise de pouvoir au sein des institutions de la Ve République.
«D’où tu parles?» Dans les années 1970, cette question était rituellement posée lors de toute conversation par les marxistes. Origine sociale, engagements idéologiques et politiques, âge, amitiés, lectures, professeurs, tout y passait. Les opinions de chacun étaient filtrées à ce tamis impitoyable. Ce rituel a été jeté dans les poubelles de l’Histoire avec le communisme. On peut parfois le regretter. Ainsi, lorsqu’on aborde les questions de justice, et en particulier les rapports singuliers qu’entretiennent les juges et les politiques (sans oublier le troisième «homme» de ce duo, les médias), c’est ce qui manque le plus à la compréhension générale. L’auteur de cette chronique ne doit pas échapper à la règle. J’ai moi-même commis il y a plus de vingt ans un ouvrage intitulé Le Coup d’État des juges ; je suis fréquemment contraint de me rendre dans les prétoires pour des propos accusés «d’incitation à la haine» ou autres «incitation à la discrimination». Ces rappels uniquement pour préciser
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