CHRONIQUE – Les ambitions politiques de notre plus grand poète national racontées avec finesse par Bruno Fuligni. Et un recueil de ses meilleurs discours à faire pâlir nos orateurs d’aujourd’hui.
Dans son beau livre, La Promesse de l’aube, Romain Gary raconte que sa mère, une Russe rêvant de la France, disait sans cesse à son fils adoré: «Il faut aller vivre en France, le pays où Victor Hugo est président de la République.»
Madame Gary mère se trompait mais avait tout deviné. «Pendant trente ans, Victor Hugo rêva de l’Élysée.» Ainsi s’ouvre l’ouvrage de Bruno Fuligni. Le texte est bref, mais dense, avec un style nerveux, émaillé de formules brillantes. Notre historien aborde un pan de l’existence du grand poète négligé par ses biographes: son ambition politique. On sait qu’Hugo fut toujours passionné de politique et qu’il fut pair du royaume sous Louis-Philippe. On ignore cependant qu’il fut deux fois candidat à l’élection présidentielle ; mais en 1848, il se désiste en faveur de Louis Napoléon Bonaparte ; et en 1852, la présidentielle n’aura pas lieu: Napoléon III avait, un an plus tôt, réglé la question de sa réélection interdite par un coup d’État militaire.
1 commentaire