Paris, le 21 février 2022
La décision de la Russie de reconnaître l’indépendance des deux Républiques du Donbass, dans l’Est de l’Ukraine, viole la souveraineté de l’Ukraine et le principe d’intangibilité des frontières. C’est aussi la fin effective des accords de Minsk qui constituaient le seul cadre crédible pour la stabilité de l’Ukraine. Une nouvelle guerre sur notre continent doit absolument être évitée. La responsabilité de cette situation incombe d’abord à la Russie, mais est aussi le résultat de la politique menée par les Occidentaux et l’OTAN, qui n’ont cessé d’ignorer les préoccupations sécuritaires légitimes de la Russie en refusant tout dialogue sérieux sur l’ordre de sécurité européen. Les États-Unis, et dans son sillage l’Union européenne, s’apprêtent à réagir par des sanctions contre la Russie. J’estime que ces sanctions vont non seulement à l’encontre de nos intérêts économiques, mais qu’elles sont en plus inefficaces: elles ne résoudront pas le problème plus général de la sécurité en Europe soulevé par la situation en Ukraine.
L’absence d’une puissance d’équilibre prive le monde d’une voix crédible pour proposer une médiation. Si elle redevient la puissance d’équilibre indépendante qu’elle doit être, la France a un rôle à jouer dans la recherche d’une solution négociée. Je l’ai dit depuis le 14 février : dès mon élection, je proposerai à la Russie et à tous les États européens qui le voudront la négociation d’un traité consacrant la fin de l’expansion de l’OTAN en échange de la résolution des conflits territoriaux en Europe orientale, du respect de la liberté et de la souveraineté de tous les États concernés, y compris l’Ukraine, et d’un retrait des troupes russes à la frontière de l’Ukraine.
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5 commentaires
Les Allemands depuis le chancelier Schröder ont eu tout faux. C’est Schröder qui, 15 jours avant la fin de son mandat de chancelier, a signé avec Putin le traité sur la construction du pipe-line gazier Nordstream; il en a été récompensé par Putin, trois semaines après son départ de la chancellerie, par une sinécure grassement payée dans une société d’Etat russe (comme Fillon plus récemment). Madame Merkel a tout fait pour que ce pipe-line soit doublé, et en décidant brutalement, sans concertation avec ses alliés et partenaires, de sortir du nucléaire, elle a rendu non seulement l’Allemagne, mais toute l’Europe, dépendantes du gaz russe. Nous sommes dans la main de Putin, si nous lui imposons des sanctions, c’est nous qui nous tirerons une balle dans le pied. La France, qui s’est endormie sur des centrales nucléaires vieillissantes, qui a fermé Fessenheim – erreur tragique -, qui n’a pas entrepris à temps la construction de nouveaux réacteurs, va devoir payer très cher du gaz liquéfié, provenant d’où, je vous le donne en mille? Des USA, qui ont des tankers tout prêts et déjà chargés. Une telle accumulation de sottises mériteraient des tribunaux afin de juger nos politiciens pour haute trahison. Au lieu de cela, ils se font élire et réélire, et nous allons payer la facture du renchérissement dramatique de l’énergie. Maintenant, qu’on arrête de nous présenter le monde en noir et blanc, en gentils et en méchants. Chaque pays défend ses intérêts, par tous les moyens en sa possession. Il y a de meilleurs joueurs d’échecs que d’autres; Putin en est un. Ce n’est ni un gentil ni un méchant, c’est simplement quelqu’un qui sait exploiter les faiblesses de ses adversaires. Et l’Europe est faible. Elle ne l’aurait pas été avec de Gaulle. Si vous aimez l’Europe faible, vite, votez Macron.
Avec les accords au sujet de l’électricité décidés par Macron, le prix de l’électricité va quand-même exploser, car le coût de l’alimentation en électricité d’appoint, en provenance d’Allemagne va être multiplié.
Pour De Gaulle, l’énergie faisait partie des “monopoles naturels” appartenant à la Nation , et comme tels, ne pouvant être aliénés ou délégués. En s’asseyant sur les résultats du référendum de 2005, Sarkozy a abandonné des pans entiers de souveraineté nationale à la Commission non-élue des technocrates lobbyistes de Bruxelles, nous n’avons pas encore fini d’en payer les conséquences.
L’OTAN aurait dû être dissoute lors de la chute de l’URSS. Son maintien est uniquement le fait des US qui n’ont pas réussi à maintenir au delà de 1990 le sous développement de la Russie qu’ils ont provoqué lors de leur entrée en guerre en 1917 et soigneusement entretenu ensuite en offrant à Staline à Yalta les pays européens de l’est les condamnant à un statut de colonie soviétique et donc de sous-développement pour une durée de 45 ans . Le seul but des US est de garder leur hégémonie sur l’Europe qui doit être pour eux un vivier de consommateurs de leurs produits en éliminant le seul concurrent sur le continent européen qui pourrait contrarier leur dessein à savoir la Russie libérée des soviets.
Cette politique rappelle celle de l’Angleterre qui a toujours oeuvré pour maintenir le continent européen en état d’infériorité. Le projet intelligent qui aurait pu être défendu par les Européens était celui d’une coopération de l’Atlantique à l’Oural comme envisagée par De Gaulle. Intolérable pour les US et inimaginables en l’absence de dirigeants européens dignes de ce nom. Poutine peut légitimement se sentir menacé par l’encerclement évident d’une coalition prête à bombarder un pays sans déclaration de guerre comme l’a fait l’OTAN contre la Serbie de mars à Juin 1999.
Après avoir fait une bonne analyse de la situation, comment se fait-il que Eric Zemmour condamne la protection que Poutine accorde à ses frères du Dombass ?